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Pneus et sacs de laine bloquent des supermarchés

300 agriculteurs de la Haute-Loire ont déversé des pneus et des sacs de laine devant cinquante supermarchés.

En Haute-Loire, quelque 300 agriculteurs et leurs 170 tracteurs ont mené une action coup de poing devant les entrées d’une cinquantaine de supermarchés. « C’est le dernier cri de l’agriculture, après ce sera fini », avertit la FDSEA locale.

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« On est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi, pour ne gêner personne, on a déversé des pneus et des sacs de laine devant les magasins, puis on est reparti aussitôt. C’était rapide et efficace », raconte à La France Agricole ce jeudi 1er février 2024 Philippe Chatain, secrétaire général de la FDSEA de la Haute-Loire. Organisée avec les Jeunes agriculteurs (JA) du département, cette action coup de poing était avant tout « symbolique ».

Cinquante enseignes visées en Haute-Loire

170 engins agricoles et 300 personnes mobilisés, « ça représente quand même 10 % des agriculteurs de la Haute-Loire, précise le syndicaliste, également éleveur de brebis noires. On ne savait pas quoi faire de nouveau pour se faire entendre, donc on a suivi les JA sur cette action. » Au total, les entrées d’une cinquantaine d’enseignes ont été visées dans les communes de Brioude, Yssingeaux, Craponne, Monistrol-sur-Loire et du Puy-en-Velay.

« L’idée de cette action est de dire qu’on empêche toute marchandise d’entrer en Haute-Loire car on estime qu’on est capable de nourrir les Français. Mais encore faut-il nous le permettre, poursuit-il. Il y a un vrai manque de considération, on a le sentiment de ne pas être entendu, d’être méprisé. »

Le dernier cri de l’agriculture

Un ras-le-bol commun aux agricultrices et agriculteurs européens qui multiplient les blocages en France, Allemagne, Belgique, Espagne et Portugal. « On n’a pas de péage chez nous, donc on a commencé jeudi dernier, le 25 janvier, par une action devant la préfecture et l’Office français de la biodiversité. On était 500 agriculteurs et 180 tracteurs. On avait déposé des pneus, sans rien salir, ni casser », rembobine Philippe Chatain. Ils ont ensuite barré des routes sur les trois axes routiers principaux du département, avant de faire une pause de deux jours pour s’occuper de leurs exploitations.

« Il faut nourrir tout le monde, donc la question qu’on pose tous est ‘comment fait-on ?’, interroge l’éleveur d’ovins. Et ce n’est pas nouveau, on le dit depuis des années déjà. Mais là, avec nos actions, c’est le dernier cri de l’agriculture, après ce sera fini. » Quant à savoir si la FDSEA et les JA 45 envisagent de bloquer les grandes villes, l’agriculteur l’affirme : « On a aucun intérêt à le faire. Si l’État ne nous donne rien et qu’on est obligé de rentrer dans Lyon ou Paris, ça voudra dire qu’on a tout perdu. »

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